By Pierre Bréchon, Jean-François Tchernia
L’individualisme triomphant aurait tout emporté, terrassant, en France, tout attachement aux valeurs. Des propos assez convenus qui ne résistent pas aux analyses du présent ouvrage qui s’appuie sur los angeles quatrième grande enquête consacrée aux valeurs des Français (après celles de 1981, 1990, 1999).
En plus de 50 fiches commentées, tout est moveé en revue : kin familiales, travail, associations, économie, vivre ensemble… On y découvre le landscape le plus fiable de l. a. société française. Quelles sont les valeurs qui ont le plus été remises en reason ? Quelles sont celles qui, au contraire, sont devenues dominantes et font consensus ?
Les résultats, souvent surprenants, permettent de saisir les évolutions les plus marquantes et de tenter des explications. remark faut-il interpréter, par exemple, l. a. demande de permissivité privée et l’attachement à l’ordre public, ou bien encore le bricolage des croyances dans une société sécularisée ?
Un ouvrage à mettre entre toutes les mains de ceux qui veulent – ou prétendent – connaître les Français.
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Une partie de cet écart s’explique par la forte montée du divorce (2 % en 1981, 11 % aujourd’hui). L'autre partie par la baisse du mariage au profit de l’union libre. Il y avait alors 23 % de célibataires contre 30 % aujourd’hui. Tableau 1 : Statut matrimonial des enquêtés, selon l’âge (en % vertical) Ce mouvement n’est pas propre à la France. Les unions sont en Europe plus tardives, souvent d’abord sous forme de cohabitation, qui se transforme de moins en moins souvent en mariage (Prioux, 2006).
En outre, les enquêtés ayant le plus d’enfants sont plus nombreux à souligner l’importance des enfants dans le cadre du mariage, ou à considérer que faire des enfants constitue un devoir envers la société. Ils sont moins favorables à l’avortement, et estiment plus souvent qu’il faudrait respecter davantage l’autorité. Le nombre d’enfants que l’on fait dépend donc des idées religieuses et familiales que l’on a mais il est possible aussi que les responsabilités familiales exercées modifient les conceptions familiales des individus !
Il ne semble par contre pas dépendre des expériences faites au cours de la vie conjugale : avoir eu des parents divorcés ne prédispose apparemment pas au divorce et les divorcés n’ont pas plus souvent des enfants eux-mêmes divorcés. Les itinéraires de couples apparaissent aujourd’hui plus diversifiés et plus évolutifs qu’autrefois. Le couple stable était autrefois la norme, il était souvent unique, la seule relation stable qui ait été expérimentée. Les personnes ayant expérimenté des couples successifs, avec ou sans divorce, deviennent plus nombreuses.
