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L'écriture du desastre by Blanchot M

By Blanchot M

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Autrui, je ne puis l'accueillir, fût-ce par une accepta­ tion infnie. Tel est le trait nouveau et difcile de l'in­ trigue. Autrui, comme prochain, est le rapport que je ne puis soutenir et dont l'approche est la mort même, le voisinage mortel (qui voit Dieu meurt : c'est que « mou­ rir » est une manière de voir l'invisible, une manière de dire l'indicible - l'indiscrétion où Dieu, devenu en quelque sorte et nécessairement dieu sans vérité, se rendrait à la passivité). ♦ Si je ne puis accueillir l'Autre dans la sommation que son approche exerce jusqu'à m'exténuer, c'est bien par la seule faiblesse maladroite (le « malgré tout » malheu­ reux, ma part de dérision et de folie) que je suis appelé à entrer dans ce rapport autre, avec mon moi gangrené 42 et rongé, aliéné de part en part (ainsi, c'est parmi les lépreux et les mendiants sous les remparts de Rome que les Juifs des premiers siècles pensaient découvrir le Messie) .

De là qu'elle soit elle-même désastreuse, la res­ ponsabilité qui jamais n'allège Autrui (ni ne m'allège de lui), et nous rend muets de la parole que nous lui devons. Reste encore que la proximité du plus lointain, la pression du plus léger, le contact de ce qui n'atteint pas, c'est par l'amitié que je puis y répondre, une amitié sans partage comme sans réciprocité, amitié pour ce qui a passé sans laisser de traces, réponse de la passivité à la non-présence de l'inconnu. 47 • La passivité est une tâche - cela dans le langage autre, celui de l'exigence non dialectique - , de même que la négativité est une tâche: cela quand la dialectique nous propose l'accomplissement de tous les possibles, pour peu que nous sachions (en y coopérant par le pouvoir et la maîtrise dans le monde) laisser le temps prendre tout son temps.

De la pensée, il faut dire d'abord qu'elle est l'impossi­ bilité de s'arrêter à rien de défni, donc de penser rien de déterminé et qu'ainsi elle est la neutralisation per­ manente de toute pensée présente, en même temps que la répudiation de toute absence de pensée. L'oscillation (l'égalité paradoxale) est le risque de la pensée livrée à cette double exigence et ignorant qu'il lui faut être souverainement patiente, c'est-à-dire passive hors de toute souveraineté. • La patience, persévérance retardée.

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